les cahiers de NIEMAND: - - - - - - - Prehistory for Niemand / FABLE

LE SAUT *

[d’un soleil]

« On voulut observer sa manière de ricocher et on reconnut qu'ayant touché la terre à 450 toises, il s'était déporté à plus de 500 »

Ce jour-là

La créature dépassa infiniment ses rayons.

Égarant, égaré, soufflé, inhalé,

chaque homme dans sa nuit s’alluma

là où

le dernier homme ne fut jamais dit, jamais écrit

- dans l’obscurité j’avais dû voir - comme j’ai vu-

"Il y a des choses qui ne peuvent prendre corps complètement.
Elles sont trop immenses pour être contenues dans le cours des événements.
Elles essaient de se réaliser, elles tâtent le sol du réel, mais elles battent en retraite, de peur de perdre leur perfection dans la réalité ébréchée.
Et c’est pourquoi il reste dans nos biographies ces taches blanches, ces effluves odorants, ces traces argentées des anges aux pieds nus, pas de géants posés çà et là sur nos jours et nos nuits..."

Bruno Schulz

« On est là comme un dé dans le cornet : agité par la main d’un joueur inconnu, puis expulsé, c’est dehors, en tombant, que l’on signifie quelque chose ou pas.

Mais une fois jeté, on est remis dans le cornet, et là, à l’intérieur, quel que soit le côté sur lequel on vient à être couché, on signifie tous les chiffres, tous les côtés à la fois.

Et à l’intérieur du cornet, il n’est plus question de chance et de malchance, mais du simple être-là, de l’être-dé. »

(Rilke, Lettre 1924)